Pacific Drive, le premier jeu développé par Ironwood Studios, avait suscité un grand intérêt depuis son annonce lors du State of Play de Sony en 2022. Avec une équipe expérimentée et un concept intrigant mêlant rogue-like et survie, les attentes étaient élevées. Cependant, une fois le jeu entre les mains, il devient clair que Pacific Drive ne parvient pas tout à fait à répondre à ces attentes.
L’histoire de Pacific Drive offre un mélange d’intrigue et de familiarité. Dès le début, le joueur est plongé dans un univers mystérieux alors que le protagoniste, surnommé “la nouvelle”, se retrouve coincé dans la Zone d’Exclusion Olympique, accompagné seulement par les voix de Francis, Oppy et Tobias à travers une radio. Cette structure narrative, où les interactions se font principalement par le biais de conversations radio, sans un doublage VF, nous sort d’amblée un peu de l’ambiance du jeu car il faut s’arrêter de rouler pour lire les dialogues entre les différents personnages.
Le développement des personnages et la découverte progressive des secrets de la Zone d’Exclusion sont des points forts de l’histoire. Les protagonistes ont chacun leurs motivations et leurs secrets, ce qui ajoute de la profondeur à l’intrigue. Cependant, malgré ces éléments intéressants, l’histoire reste prévisible dans son ensemble. Les rebondissements sont souvent attendus et les moments de tension ne parviennent pas toujours à captiver pleinement le joueur.
Le gameplay de Pacific Drive se veut ambitieux en combinant les éléments d’un rogue-like avec ceux d’un jeu de survie. Sur le papier, cette fusion promet une expérience immersive et variée, mais dans la pratique, elle peine à atteindre ses objectifs. La mécanique principale du jeu consiste à naviguer à travers la Zone d’Exclusion Olympique, en veillant à la fois à la survie du protagoniste et de son véhicule. La gestion des ressources, notamment l’essence et la batterie, ainsi que la collecte de matériaux pour améliorer le véhicule, sont au cœur du gameplay.
Cependant, cette mécanique devient rapidement répétitive et monotone au fil des heures de jeu. La nécessité constante de collecter les mêmes ressources et de suivre des objectifs redondants contribue à l’essoufflement de l’expérience. De plus, l’interface de crafting et d’amélioration est complexe et peu intuitive finalement, ce qui rend la gestion des ressources encore plus laborieuse et fastidieuse. Les joueurs doivent passer un temps considérable à naviguer dans les menus, ce qui nuit à l’immersion et au rythme du jeu.
Malgré ces défauts, Pacific Drive présente des éléments positifs. La gestion du véhicule est bien pensée, offrant une immersion réaliste grâce à un cockpit détaillé et à des mécanismes de conduite réalistes. Les interactions avec le véhicule sont nombreuses puisqu’il faut tout faire soi-même : ouvrir la porte, démarrer la voiture, passer la marche avant, mettre les essuis-glace, etc. Les différentes anomalies rencontrées ajoutent une dimension de danger et de tension à l’exploration de la Zone d’Exclusion, mais leur variété reste toutefois assez limitée.
Sur le plan technique, Pacific Drive présente malheureusement un certain nombre de défauts qui peuvent sérieusement entraver l’expérience de jeu. Les bugs, allant des problèmes d’affichage aux bugs de script, sont particulièrement frustrants pour les joueurs. Les problèmes d’affichage peuvent se traduire par des textures qui ne chargent pas correctement ou tardivement, des objets qui apparaissent ou disparaissent de manière aléatoire, ou même des erreurs graphiques qui perturbent l’esthétique du jeu.
Cependant, malgré ces problèmes techniques, Pacific Drive parvient à maintenir une certaine immersion grâce à sa direction artistique et à son sound design. Les environnements du jeu sont souvent magnifiquement rendus, avec une attention particulière portée aux détails et à l’atmosphère. Les décors variés et les effets visuels contribuent à créer une ambiance immersive qui plonge les joueurs dans l’univers mystérieux de la Zone d’Exclusion Olympique.
De même, le sound design de Pacific Drive est remarquablement bien réalisé. Les effets sonores, tels que le bruit du moteur du véhicule, les cris des anomalies ou les bruits ambiants de l’environnement, ajoutent une dimension supplémentaire à l’immersion du jeu. La musique, souvent énigmatique et évocatrice, contribue elle aussi à renforcer l’atmosphère sombre et mystérieuse du jeu. Enfin, pour venir à bout de l’histoire principale, comptez une quinzaine d’heures puis quasiment le double encore si vous souhaitez terminer le jeu dans son intégralité.